1.       Salon des Utilisateurs et promoteurs du Numérique dans l’Agriculture

La promotion et l’utilisation des TIC prennent depuis quelques décennies une dimension considérable dans le secteur agricole. Les TIC disposent d’un potentiel indéniable pour renforcer les chaînes de production et de valeur agricoles. Au bénin, depuis plus de 40 ans l’apparition des TICs a connu des fortunes diverses avec des applications diverses et variées : depuis le processus de production/transformation jusqu’à la mise en marché en passant par le stockage, la communication/marketing et autres. Avec les dynamiques observées depuis plus de 5 ans traduites par l’érection du ministère du numérique, de nombreux investissements ont été consentis pour assoir un environnement favorable à l’éclosion de l’économie numérique. Force est de constater que les agriculteurs malgré leur forte contribution à l’économie nationale, restent pour la plupart en marge de l’opportunité qu’offre les TICs. A cet effet, de nombreux efforts restent à faire pour rapprocher les TICs des agriculteurs afin de faire de l’agriculture un levier essentiel de création durable de richesse et de redynamisation de l’économie nationale avec une attention particulière aux exploitations familiales agricoles qui aujourd’hui constitue le socle de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Benin. Cependant, il est heureux de constater l’émergence d’une nouvelle génération de startup qui se spécialisent dans la création de solutions digitales au sein des trois (03) sous secteurs de l’agriculture. Ces innovations parfois non connues des utilisateurs finaux qui rivalisent les unes avec les autres font preuve d’incidences et de changements notoires dans la chaîne de production et de distribution des produits agricoles et agroalimentaires. La plupart de ces innovations n’attendent que leur mise à l’échelle ou des initiatives de communication pour leur visibilité et l’utilisation à grande échelle pour accroître le revenu des utilisateurs et l’économie locale et nationale.

Depuis 2016, début d’organisation des RICMA, la question des TICs s’est révélée comme une nécessité pour accélérer la performance des Exploitations Familiales Agricoles afin de les rendre compétitive et capable de produire durablement la richesse.

A cet effet le diagnostic établit fait état d’une variante de mécanismes et de solutions TICs existants allant des dispositifs étatiques, celui des partenaires technique et financiers et des startups. Malgré cette diversité, la question du financement de l’agriculture et notamment de son efficacité reste entière.

La Fédération des Unions de Producteurs du Bénin (FUPRO-BENIN), a pris le pari d’initier une plateforme de dialogue entre les Agriculteurs et les institutions officiant dans le paysage de proposition des solutions et mécanismes TICs au profit du secteur agricole. C’est pourquoi, à la faveur des recommandations des RICMA 2017, reprises en 2019, des réflexions ont été engagées par la FUPRO-BENIN avec les acteurs pour assoir un espace essentiellement dédié aux questions de l’introduction des TICs dans l’économie agricole. C’est ce qui justifie la présente initiative de création dudit espace numérique baptisé Salon des Utilisateurs et promoteurs du Numérique dans l’Agriculture (SUNA) pour le compte des RICMA 2022.

Organisé en 3 principales étapes à savoir :

• La participation à l’Hackathon baptisé « Challenge Agri App, CAPP 2022 »,
• la « Tribune des Start up & Offreurs de solutions digitales (TSO) »
• les « Stand-Exposition Produits & Services Digitales (SES) »

Nous vous présentons la synthèse des manifestations qui ont meublé l’événement.

1.1.          L’Hackathon baptisé « Challenge Agri App, CAPP 2022 »,

En vue de créer l’émulation au sein des jeunes développeurs et faire de la visibilité autour des solutions digitales disponibles pour les utilisateurs du numérique, le SUNA 2022 propose le CAPP 2022, un hackathon qui a pour objet la promotion de solutions digitales innovantes qui adressent les contraintes vécues par les exploitations familiales paysannes au Bénin. Cette compétition a donc pour finalité de stimuler l’innovation en favorisant le développement de savoirs faire et d’expertises de développeurs de tous niveaux en particulier pour mobile au Bénin et en Afrique, en faisant émerger des projets de solution digitale en lien avec le secteur de l’agriculture durable. Les solutions viseront notamment à permettre une meilleure circulation de l’information pour le renforcement de la productivité agricole ainsi que la création des liens d’affaires entre les acteurs des chaines de valeurs ajoutées agricoles.

Au total 10 start-up ont été présélectionné sur une soumission de 14 candidats à l’hackathon challenge Agri-App. Le tableau ci-dessous présente la liste des start-ups présélectionnés.

Tableau 4 : Liste des start-ups présélectionnés

Source : FUPRO-BENIN

1.2.         la « Tribune des Start up & Offreurs de solutions digitales (TSO) »

Cette tribune constitue un espace de présentation des solutions, de marketing social et de communication qui vise à accroître la lisibilité des instruments/solutions TICs et susciter le développement des relations d’affaire entre les exploitations et entreprises agricoles avec les Start up & Offreurs de solutions digitales. Une plage de 15 à 45 min est offerte à chaque Start up & Offreurs de solutions digitales, de présenter publiquement ses produits et services devant le parterre des invités des RICMA en vue de recueillir les préoccupations des Professionnels du monde agricole, des Partenaires technique et financiers et les autres acteurs d’appui au secteur.

Ainsi, Les candidats à l’hackathon challenge Agri-App ont tour à tour présenté aux participants leurs expériences de solutions numériques aux problèmes dans le secteur agricole. Il s’agit des présentations PowerPoint, des démonstrations, etc. Ces présentations ont été suivies de questions réponses pour une meilleure compréhension.

La sélection finale solutions numérique agricole a été faite par un jury constitué de trois (3) membres

• Président : Mr KOUDERIN Martial, Exploitant agricole
• Rapporteur : Dr OKOU Farris, Agronome
• Membre : Mr Goussanou Arnaud Aurlus Serge, Informaticien Consultant en solutions digitales.

Les résultats des deux meilleures solutions retenues se présentent comme suit :

Après la proclamation des résultats il a été procédé à la remise de prix constitué de Trophées et d’enveloppement financière aux Porteurs des solutions digitales agricoles.

Vues séquentielles de la cérémonie de remise de prix aux meilleurs startup digitale agricoles

1.3.         Table ronde du Salon des Utilisateurs et promoteurs du Numérique dans l’Agriculture

Sous la modération de Mr WANKPO Eustache, la thématique « : Intelligence numérique au service de l’économie agricole béninoise, avancée et perspectives pour relever le défi de transformation des exploitations familiales agricoles » a été animée par un panel composé de :

• KASSA Noe : DSI /MAEP
• KOUDERIN Martial, Exploitant agricole
• BOSSOU Mirlan : consultant, promoteur de solutions digitales
• AWONON Marius : chef projet ATINGI /GIZ

Des échanges dans le cadre de ce panel, sont retenu ce qui suit :

L’intelligence numérique est l’ensemble de technologie, d’outils et de démarches méthodologiques exploitant les données avec l’utilisation de modèles d’algorithmes pour faciliter, enrichir et accompagner la prise de décisions aux fins de la création de valeur sociale ou économique.

• Dans le domaine du numérique, des efforts sont faits. On peut citer la loi sur le numérique et la politique du numérique ;
• L’Etat des lieux des problèmes du secteur agricole est fait et les problèmes sont relatifs à l’accès à l’information, l’accès aux ITK, l’accès à la mécanisation et l’accès aux intrants ;
• un développement rapide des startups avec une multiplicité de solutions numériques qui souffrent de légitimité et de durabilité/viabilité ;
• peu de startups connaissent le secteur agricole ;
• les loi sur les startups sont noyées dans le volumineux code du numérique et reste méconnue des acteurs ;
• faibles relations entre le startup, les producteurs et la DSI/MAEP ;
• Absence de test des solutions numériques sur une longue phase (phase expérimentale) ;
• Les startups sont également sans plan d’affaire (absence de modèle économique viable) ;
• Des investissements sont faits par des PTF (GIZ et ENABEL). Mais on note une absence de synergie.
• Une étude est en cours sur les startups et leurs domaines d’interventions ;

Les principales recommandations issues de ce panel sont :

• Un plaidoyer pour la prise d’un décret relatif aux startups (améliorer davantage l’environnement juridique des startup) ;
• Cultiver une nouvelle approche de développement des solutions à travers la création d’un cadre d’échanges pour l’identification des besoins réel et la validation des solutions accompagnées d’e plans d’affaires ;
• Veiller à la phase de développement nécessaire à toute entreprise et penser à l’accompagnement pendant cette phase ;
• Favoriser la fusion des startups en vue du développement des solutions uniques ;
• Susciter la synergie d’action des PTF pour le développement des solutions.